jeudi 17 février 2011

Quelqu'un est mort


Il faut dire que quelqu'un est mort, peut-être, pour que tout s'arrête.
Quelqu'un est mort, que je connaissais, il faut que j'aille à l'enterrement, il faut tout annuler de ce que nous avions prévu, il ne faut pas aller à Paris, il faut attendre que ma joie revienne, comme le dit la chanson. Mais il voudra m'accompagner, sans doute. Ou partir tout de même, sans moi, pour Camille.
Il me faudra être convainquante.
Dire que la force me lâche, que la tristesse me tire par les pieds, que les fêtes des vivants désormais ce sera sans moi, etc. Et de toute façon c'est un peu vrai.
Mais qui pourrait mourir que je regrette assez pour arrêter tous mes projets? Il n'y a pas grand monde. A moins de mourir soi-même. Même les amitiés il faut que je les invente. Et les enterrements imaginaires.

mercredi 16 février 2011

Une décision à prendre









Deux nuits d'insomnie. Complètes. A écouter C. dormir si profondément, à me rendre compte que sa mère non plus ne dort pas, qu'elle se réveille et allume la télévision et marche et parle. Je tends l'oreille pour la surveiller.
Mais ce n'est pas ça l'objet de mon angoisse. Pas seulement, pas tout le temps, et puis elle, c'est plutôt à son fils d'en être responsable.

Ce qui m'angoisse terriblement, c'est que je ne sais pas comment maintenir notre voyage à Paris sans que C. se rende compte de quelque chose. Je le connais, en vacances il voudra en profiter, nous inviter au restaurant, nous payer toutes les visites possibles, acheter à Camille tous les souvenirs qu'elle réclamera, me faire des petits cadeaux aussi, que je ne saurai pas où ranger en rentrant. Bref, il voudra se servir de sa carte bleue et c'est normal.

Bon. envisageons les choses calmement.Les comtpes ne sont pas bloqués pour le moment. A la fin du mois ça devrait aller, je peux encore passer un coup de fil pour négocier une échéance ou deux. Mais au moindre écart, je suis démasquée, il se pointera au guichet, voudra savoir où est le problème, persuadé d'avoir plein d'argent de côté, d'avoir économisé sagement comme le petit écureuil qu'il est, et moi devant les relevés de compte je ne pourrai pas faire illusion longtemps, je pourrais dire qu'on a été piratés, mais il n'y a pas d'achats sur internet, tout s'est fait avec la carte, et la carte il la tiendra dans sa main. Alors pas question de faire opposition, de faire jouer l'assurance, s'il creuse il verra bien que tout ce qui a été acheté était pour moi (Et pour R.)

La seule solution, c'est donc de dépenser le moins possible en attendant le mois prochain. Je peux prétexter des migraines pour annuler une sortie prévue, ce resto avec des amis de C., bon mais hors de prix, et il ne faut même pas imaginer qu'ils nous invitent. Les cours d'équitation de Camille, aussi, je peux oublier de les payer, prétexter que je n'ai pas le temps de l'y accompagner le mercredi, bref, faire la morte de ce côté là quelques temps encore.

Mais pour le principal, pour le voyage à Paris, comment faire? Qu'est-ce qu'il faut choisir? Mon amour et cette belle ville et cette magnifique folie et risquer de tout perdre? Ou la sagesse et rester à la maison et vite annuler les réservations avant qu'il ne soit trop tard?

Eh bien tu devines, cher lecteur, c'est la deuxième solution que j'ai choisie. Mais il fallait inventer du lourd maintenant, pour justifier tout ça auprès de C., et surtout de Camille, qui se faisait une joie de découvrir Eurodisney.
Ne croyez pas que je n'ai pas le coeur brisé, moi aussi, de priver ma petite fille chérie de ce voyage. J'en ai pleuré pendant plusieurs jours. Je ne sais pas comment je vais lui annoncer, leur annoncer. Je ne sais pas comment je pourrai rattrapper ça, comment je ferai pour qu'elle ne m'en veuille pas toute sa vie. Je ne sais pas comment je pourrai continuer à la regarder en face.

Et je ne sais pas quelle excuse ENORME je vais trouver. Mais il faut faire vite. (Toutes les suggestions sont les bienvenues).

Et puis... de toute façon... Il ne m'a pas appelée pour la Saint-Valentin.





Rouge


C'est rouge, tout rouge, on est dans le rouge, c'est la panique à bord si je n'obtiens pas un délai supplémentaire de la banque ou bien un autre prêt pour amortir, il va finir par s'en rendre compte. J'ai beau le tenir loin de la boîte aux lettres, ne plus jamais sortir le matin pour réceptionner moi-même les lettres recommandées, j'ai beau tout cacher dans une grande boîte au fin fond de la chambre, faire les courses moi-même, lui donner du liquide quand il sort, garder sur moi le chéquier, il a beau vivre dans son monde, pour son travail, et rapporter des sommes plutôt rondelettes chaque semaine, il va finir par se rendre compte que notre compte, justement, n'est plus qu'un gouffre, un puits sans fonds, et que je me démène pour tirer le saut hors de l'eau sans avoir l'air de changer notre train de vie.
Je ne veux pas avoir l'air d'une pauvre, je ne veux rien montrer, j'irai frapper à toutes les portes s'il le faut, mais je ne veux pas que ma famille se rende compte de la ruine qui nous guette.

lundi 14 février 2011

Saint Valentin




Nous sommes le 14 février 2011...
Encore une Saint-Valentin...
Je me souviens, la première fois qu'un garçon me l'a souhaitée, j'étais à l'école primaire, j'avais plutôt du succès, dans ma classe on me disait que j'étais chic, que je m'habillais bien. C'était grâce à ma mère avant sa mort.
Il était mignon, mais ce n'était pas de lui dont j'attendais un petit mot, un regard. C'était d'un garçon nommé Ludovic, qui avait deux ans de plus que moi et dont je cherchais toujours à me rapprocher à la récré, l'air de rien, en lui courant après, en essayant de jouer au foot.
Un jour il m'a dit "t'as de beaux yeux tu sais" et je suis partie en courant. Ensuite il est rentré au collège et je ne l'ai plus jamais revu... Je n'étais pas encore prête pour l'amour il faut croire!
Et puis il y a eu mon mariage avec C., pour qui tout ça n'a pas vraiment d'importance, à quoi bon fêter la Saint-Valentin puisqu'on est ensemble tous les jours? Oui mon cher époux, mais un peu de romantisme ne nuit à personne...
Oh une belle Saint-Valentin, oui, il y a quelques années quand je fréquentais un jeune homme du village, une escapade tous les deux pour la journée, et mon coeur qiu en a bondi de peur pendant des semaines: je n'avais pas encore l'habitude d'avoir des secrets. C'était le tout début. L'histoire ne s'est pas très bien finie, d'ailleurs, il est parti... J'ai cru que ma vie s'arrêtait, encore une fois (en vérité je crois qu'elle n'avait pas vraiment commencé...) et puis il y a peu, je vous l'ai raconté ici, j'ai rencontré R. Il n'est pas là en ce moment, mais je ne quitterai pas mon téléphone de la journée, vous savez pourquoi!

dimanche 13 février 2011

Aimer son mari


Je sais que pour quelqu'un qui ne me connaît pas, la lecture de ces quelques moments de ma vie peut paraître choquante, dans des commentaires que j'ai préféré effacer, on m'a reproché d'écrire dans le dos de mon mari, de ma famille, de me moquer d'eux, d'en faire la risée de tous les lecteurs de ce blog.
Ces réactions m'ont fait du mal. Si j'écris de façon anonyme, c'est justement pour ne blesser personne, et parce que j'ai besoin de trouver du soutien en dehors de la maison.
Mon mari n'est ni un monstre ni un idiot.
Mais je crois que nous ne sommes pas faits l'un pour l'autre. Et l'erreur vient de moi.
Maintenant nous avons notre maison, ce village, notre fille. La journée je m'occupe de ses comptes, et surtout, maintenant, de sa mère qui vit avec nous à la maison. Je ne peux pas les laisser tomber. Et puis je n'ai nulle part d'autre où aller.
Avant notre mariage, j'ai cru que c'était de l'amour, un étudiant en médecine, des fêtes où on rigolait bien, mes premières sorties de jeune fille, la découverte de l'alcool, des interdits. C. n'était pas comme les autres, un peu plus "ours" peut-être, plus intriguant. Un peu plus protecteur aussi, dans les virées nocturnes... Tout simplement il veillait toujours à ce que rien ne m'arrive, et il me racompagnait chez moi. On a fini par s'installer ensemble de fil en aiguille, je l'aidais un peu à la maison, il continuait à veiller sur moi.
Mais le bonheur qui aurait dû résulter de notre mariage n'est jamais venu. (Une prochaine fois, je vous raconterai mon mariage, je vois que beaucoup de femmes sur internet racontent le leur, qu'il y a beaucoup de blogs spécialisés). C'était juste une bonne entente. De la convivialité.
De son côté, je crois que C. était vraiment amoureux. Qu'il l'est toujours. A longueur de journée, quand il est à côté de moi, il m'embrasse sur les bras, dans le dos, il cherche mon regard, il me passe la main dans les cheveux. Excusez-moi l'expression, mais je le chasse comme une mouche. Même ma fille, quand elle était bébé, était moins collante.
Et puis des baisers dans le cou devant sa mère malade, excusez-moi, mais moi ça me gêne.
Je suis dure avec lui, sans doute, et je ne suis pa parfaite non plus.
Mais sans doute que je lui en veux u peu à lui de m'être trompée, de n'avoir plus vraiment le choix.


lundi 7 février 2011

Volage

Hier en écrivant mon post, j'avais marqué "vollage" au lieu de "village"... Ce lapsus m'a poursuivie toute la journée: est-ce que je suis volage? Est-ce que je suis une femme légère parce que je vis une histoire d'amour en dehors de mon mariage?
Et bien moi je ne crois pas, chacun pourra penser ce qu'il veut, mais cet amour est profond et fort, alors peu importe la situation, c'est grand ce que je vis et ce n'est pas "volage".
Et vous qu'en pensez-vous?

PS: Hier, donc, je l'ai appelé, mon oiseau, et... il a répondu!!
Il m'a dit qu'il avait eu des soucis de santé, sans vouloir me dire quoi pour ne pas que je m'inquiète, qu'il essayerait de nous rejoindre pour cette virée à Disneyland, qu'il me kidnapperait pendant le sommeil de C. et Camille, que nous nous aimerons comme jamais encore nous nous sommes aimés!

dimanche 6 février 2011

Février

Cher lecteur, ça ne t'aura pas échappé, nous sommes en février... à la fin du mois, le voyage à Paris. C. s'est mis en tête de s'occuper de l'organisation, il est tout heureux de ce voyage, il veut qu'on revoie des anciens amis avec qui il était à l'internat, qu'on visite des tas de musées, etc... Je le laisse faire. Pour l'instant ma seule crainte c'est qu'il se rende compte de l'état de nos finances.
Je lui ai dit que j'avais appris que R. était à Paris en ce moment, qu'on pourrait l'appeler, qu'on pourrait le voir, il n'a pas eu l'air très convaincu, "oui oui pourquoi pas" et puis il a repris sa bonne humeur: "on pourrait enfin voir où il habite, il paraît que c'est un vrai château, qu'il reçoit beaucoup, enfin sûrement pas le même genre de fête qu'on fait nous, si tu vois ce que je veux dire..." J'ai coupé net, je déteste le ragots, je ne sais pas qui dans le village a déversé sa haine sur lui mais ça me révolte, qui peut prétendre le connaître?? A part moi moi et moi, à qui il raconte ses fragilités, ses doutes, ses peurs. C'est moi qui l'entend battre, son coeur, quand je pose mon oreille sur sa poitrine!

PS: Je commence à m'inquiéter de ne pas avoir de nouvelles. Je vais rappeler tout à l'heure.

samedi 5 février 2011

Maigrir


Aujourd'hui quelqu'un m'a fait une remarque sur ma minceur. M'a dit que ça m'allait bien. J'ai perdu presque cinq tailles depuis deux ans. C. préfère quand je suis plus ronde. Les autres font semblant de ne rien remarquer, peut-être qu'ils se demandent si je suis malade.
Je ne suis pas malade. je fais attention. Et puis il y a de moins en moins de choses que je supporte, tout ce qui est gras, tout ce qui pèse d'une façon ou d'une autre, tout ce qui ne glisse pas, tout ce que je n'ai pas préparé moi-même. Je vomis souvent. Maintenant je sais, je peux anticiper.
C. aime les bons plats "de chez nous", certaines personnes qui nous connaissent me disent que j'ai de la chance que mon mari cuisine, qu'il s'occupe aussi bien de nous, moi, sa fille, sa mère. C'est vrai que c'est souvent lui qui va faire le marché, il aime surtout la viande. Moi je fais comme les enfants: je la recrache discrètement dans ma serviette.

lundi 31 janvier 2011

Sans force


Je n'ai plus aucune force. Mes jambes ne me portent plus. Je n'arrive plus à manger, non plus. C. prétend que c'est l'hiver, qu'il est trop long, que ça va repartir, que je devrais faire une petite cure de ci et puis une petite cure de ça.
La vérité c'est que mon amour me tue à petit feu.
Et d'autres angoisses que j'ai, auxquelles j'essaye de ne pas penser.
J'ai signé il y a quelques temps pour un crédit à la consommation. J'avais terriblement envie de me faire plaisir, et de pouvoir faire des cadeaux à mon amour. Lui montrer que moi aussi j'aime ce qui est beau, ce qui a de la valeur, que je peux m'habiller avec des choses fines même en vivant dans une campagne qui m'est devenue une prison.
Maintenant tous les mois il faut sortir une petite somme. Pas grand chose, je ne fais pas tant de folies que ça.
Mais voilà qu'après les fêtes je me suis rendue compte qu'on n'avait plus assez, pour rembourser ces petites sommes qui m'empoisonnent l'existence. Alors j'ai demandé de l'aide, auprès d'un autre organisme. Un autre prêt, pour rembourser le premier, pour éviter l'interdit bancaire et ne pas que mon mari s'en rende compte. Ce sont mes petites affaires. ça ne regarde que moi. J'espère qu'au printemps on pourra commencer à remettre de l'argent de côté.
Le voyage à Paris est une folie, mais je veux être folle, et vivre selon mes désirs, et faire ce dont j'ai envie.
Advienne que pourra.

vendredi 28 janvier 2011

Que faire?


Nous avons réservé pour tous les trois.
Je n'ai toujours pas de nouvelles de R.
Que faire s'il ne me répond pas?
Y aller quand même? Lui faire la surprise?
Espérer que ce sera lui qui me fera la surprise?
Et vous que feriez-vous à ma place?
Aidez-moi

vendredi 21 janvier 2011

Rendez-vous au Château de la Belle au bois dormant


Une semaine sans nouvelles. Elle devient monstrueuse, la façon dont j'imagine sa vie parisienne. Du vin, des femmes, des retours titubant dans un de ses appartements, dans les films on dit sa "garçonnière", avec qui?

Il faut que j'y aille.
J'ai parlé à C. des prochaines vacances, j'ai proposé qu'on amène Camille à Eurodisney, on en avait déjà parlé, il était très content que je manifeste du désir pour quelque chose, il dit "que je prenne une initiative", et puis un voyage en famille ça le rend tout guilleret, il dit qu'il est prêt à fermer le cabinet une semaine ou dix jours.

Dès que nous aurons fixé la date et réservé, j'enverrai un message à R... Lui dire que j'ai prévu de me rapprocher de lui. Qu'il nous rejoigne. Au pied du château de la Belle au bois dormant. Comme par hasard. Et cette nuit-là j'aurai la plus féérique des insomnies.

Et puis nous passerons une journée sur les Champs Elysées. Il sera notre guide. Nous serons les plus beaux amants de la Capitale et notre bonheur sautera aux yeux du monde.


dimanche 16 janvier 2011

Des astres


Je repère depuis quelques temps sur le calendrier les événements exceptionnels dans les astres. Des éclipses, de drôles d'alignements. Il y en souvent. Je crois que ça agit sur nous. Que quelque chose agit sur nous. Je ne crois pas en Dieu, j'ai essayé quand j'étais adolescente, quand on me parlait de la façon dont ça vous fait s'envoler l'âme. Je sais que ce n'est pas de ça dont mon âme à besoin, mais d'une vraie, d'une profonde amitié humaine. D'un amour, comme la plupart des gens n'en vivront jamais dans leur vie.

Je sais que je suis de ce genre de personnes capables de vivre un tel amour, capable d'en percevoir la magie absolue, avec le coeur assez vaste pour en accueillir le choc sans en être dévastée. Je sais que j'ai en moi de cet amour si pur, que je n'essaye même pas d'expliquer autour de moi, dont même mes proches n'entrapercevront jamais la blancheur. Parce qu'on me répéterait de remettre les pieds sur terre, parce que n'importe quoi, même un mot, salirait tout.




Je lis depuis quelques temps des articles sur cette fin du monde que d'autres ont prédit pour l'année prochaine, et je regarde comme on vit et ça ne m'étonne pas, rien de ça ne m'étonne, en fait. Tout sent la fin. On court vers le soleil, mais c'est l'éclipse.


vendredi 14 janvier 2011

Paris


Il est à Paris.
Et je ne sais rien de sa vie là-bas. Ni de ce qu'il doit y faire exactement. Je sais qu'il gère de l'argent, qu'il règle des affaires. Et moi je ne connais rien de Paris. J'y suis allée une fois... tu parles, en voyage scolaire, en 4ème. J'avais vomi dans le bus, j'étais dans un groupe nul pour la visite du Musée d'Orsay, et je me rappelle qu'il pleuvait, qu'on avait monté des marches pour aller à Montmartre, qu'on avait dû rester en bas de la Tour Eiffel.

Lui, il doit marcher au milieu des lumières.
Et moi j'écris à la lumière de cette vieille lampe que je vais changer demain sinon je vais devenir folle.





Oh Paris...



jeudi 13 janvier 2011

Il doit partir


J'essaye de l'appeler dix fois tout à l'heure parce qu'on est jeudi et que C. fait ses consultations à domicile et qu'il est parti loin voir un ancien patient de quand on habitait encore à Grenoble.

Il ne me répond pas, il me raccroche même au nez, je crois.

Alors je m'inquiète, il lui arrive peut-être quelque chose.

Et j'ai un peu raison: il m'envoie ensuite un SMS, je crois qu'il est stressé, le pauvre, et moi je voudrais le prendre dans mes bras...

Lui:
Pas dispo, dois partir Paris tt à l'heure

Moi:
Pkoi?

Lui:
Boulot. Compliqué.

Moi:
Se voir avant que tu partes? Je t'accompagne à la gare.

Lui:
Pas aujourd'hui. T'apl qd je reviens.

Moi:
Quand?

Lui:
Peut-être la semaine pro.

Moi:
Tu as des ennuis?

Lui:
Non t'inquiète

Moi:
Tu vas trop me manquer

Lui:
Toi aussi

Moi:
Dis-moi combien tu m'aimes

Lui:
Love love love

Moi:
Je t'aime

Lui:
Mon train est là, j't'appl plus tard. Baisers.

Moi:
Baisers baisers baisers baisers baisers


lundi 10 janvier 2011

Des secrets dans le ventre


Est-ce qu'on peut se rendre malade d'avoir un secret si immense.
Je me demande parfois, parce que c'est physique.
ça pousse de partout dans le ventre, j'ai l'impression que ça se voit, pire encore qu'un enfant.
Est-ce que si je n'écrivais pas dans ce blog j'arriverais encore à respirer, avec cet amour qui prend toute la place?
Il n'est là que quelques semaines, il règle des affaires dans la maison dont il a hérité, mais cet été il sera là tout le temps, il parle même de REVENIR s'installer là tout le temps tout le temps tout le temps tout le temps....

Je lui ai donné son cadeau! C'était notre Noël à nous. Dans notre monde parallèle ce sera Noël tout le temps. La perfection, et le monde entier qui s'arrête pour ça!

S'il me demandait de partir, de les quitter pour lui, voilà, maintenant, je le sais, je le ferais. (Je sais que c'est un petit peu tôt pour penser ça, on est ensemble seulement depuis quelques mois, et avec des interruptions, mais c'est une certitude qu'elle est là, ma vie, dans ses bras, je l'ai trouvé!!!)

Oh elle m'appelle en bas, voilà cinq minutes tranquille c'était trop demander...

dimanche 9 janvier 2011

textos échangés avec R.


Il est réapparu! Et moi je crois que cette année va être belle! Hier j'étais derrière ma fenêtre, pour la première fois depuis des semaines il y a eu un rayon de soleil. on aurait dit le printemps en janvier. C. et M. étaient partis faire une promenade à la campagne et j'ai reçu un texto de R.!! J'ai cru que mon coeur allait s'arrêter!
Voilà notre petit échange et... vous allez deviner la suite!!


Lui:
Voilà une journée superbe! Tout le monde est dehors! Mais je ne t'y vois pas?

Moi:
C'est que tu ne me cherches pas au bon endroit.

Lui:
Où faut-il que je te cherche?

Moi:
J'espérais que tu savais où me trouver.

Lui:
Je te cherche. N'importe où. A n'importe quelle heure. J'ai l'impression de te voir partout.

Moi:
C'est vrai?

Lui:
C'est vrai Emma. Je deviens fou.

Moi:
Moi aussi. Je suis devenue folle depuis longtemps.

Lui:
Ne sais-tu pas qu'il y a des âmes sans cesse tourmentées?

Moi:
Si je sais

Lui:
Il leur faut tour à tour le rêve et l'action, les passions les plus pures, les jouissances les plus furieuses

Moi:
On est comme ça toi et moi.

Lui:
Oui. Je me jette dans toutes sortes de fantaisies, de folies.

Moi:
Alors pourquoi avoir disparu tout ce temps?

Lui:
J'avais peur Emma. Peur de ce que nous allons faire.

Moi:
Pourquoi?

Lui:
Tu sais bien pourquoi. Tu n'es pas libre.

Moi:
Toi tu l'es, libre. Et riche.

Lui:
Ne te moque pas de moi.

Moi:
Tu sais bien que je ne me moque pas.

Lui:
Tu es la seule qui me comprends.

Moi:
Toi aussi. Viens.

Lui:
Où?

Moi:
Chez moi. Passe par le jardin. Je t'attends sous la tonnelle

Lui:
Ok. J'arrive dans 10 min.

Moi:
c'était incroyable

Lui:
Tu es sûre que personne ne nous a vus?

Moi:
Le plus beau moment de ma vie

Lui:
C'était super. Mais faut qu'on fasse attention

Moi:
Je t'aime.


samedi 8 janvier 2011

De belles robes


Je ne comprends pas cette enfant. Ou bien je comprends très bien qu'elle met toute son énergie à me contrarier, alors que je fais pour elle tout ce dont j'aurais rêvé à son âge.
Je lui achète des robes somptueuses, il n'y a pas d'autres mots, somptueuses, et s'il y a quelqu'un qui s'y connaît c'est bien moi, je connais même les modes princières, je veux dire des princesses d'aujourd'hui, parce qu'on peut rester moderne tout en étant dans l'élégance. J'y mets le prix. Je sais qu'elle sera belle elle me ressemble un peu.

Et elle, c'est à peine si elle les regarde, finalement pour aller à l'école elle remet son vieux jean tout usé qu'elle a choisi avec son père, elle revient avec des tâches d'herbes pleins les fesses, à croire que je l'ai scolarisée dans la brousse, et des fois même, du sable dans les cheveux.

Le comble, c'est quand elle sent à plein nez le cheval, quand c'est lui qui va la chercher ils font un détour par l'écurie, il a même le projet de lui acheter un poulain, en plus des cours d'équitation qu'il insiste pour qu'elle prenne. Les cours, je veux bien, il y a quelque chose de chic quand on sait monter à cheval. Mais s'occuper d'un animal, se coller à ses poils, pas question.

J'ai honte. Et son père rit. Au moment même où j'écrit ils sont encore en train de se poursuivre dans le jardin. Je suis sûre que les voisins voient ça, les coûtes aux genoux, les tâches sur les fesses.

mercredi 5 janvier 2011

Je suis malade


Il me soutient que je ne suis pas malade.
Il a regardé partout. Il a écouté ce qu'il y avait à écouter, il a palpé ce qu'il y avait à palper, il en déduit ce qui lui fait plaisir, ce qu'il a toujours cru de moi, et sans doute ce pour quoi il m'a épousée: que je suis une grande fille solide, une bonne fille aux joues rouges et au sang rapide, une de ces bonnes campagnardes à qui on peut donner de franches accolades, sa petite femme bien ancrée sur ces deux jambes, aux dents saines et à l'oeil vif.

Il me soutient, et même, ça le fait rire, que la mécanique est parfaitement huilée. Que j'en ai encore pour pas mal de kilomètres. Que je peux aller me dégourdir les jambes si j'ai l'impression d'étouffer, d'ailleurs il y a le marché ce matin, ça me ferait du bien de voir du monde et il a envie d'une bonne soupe comme je sais si bien les faire. Moi j'envoie sa mère, elle devrait encore bien s'en sortir toute seule. Je n'ai aucune envie de voir du monde. Je n'ai aucune envie de me dégourdir les jambes autour du pâté de maisons, voir toujours la même chose m'est insupportable, alors autant rester ici, derrière cet ordinateur.

Comment est-ce qu'il peut savoir, que je ne suis pas en train de m'effriter à l'intérieur de moi? Je sais que j'ai quelque chose, même si c'est invisible, même s'il est trop incompétent pour s'en rendre compte. Un grand trou noir, qui progressivement prend toute la place et qui m'empêche de respirer.


Du silence


On dirait qu'ils se sont tous donné le mot. Tout le monde est malade. La ville entière a décidé de défiler ici. On dirait qu'ils le font exprès de s'approcher de la maison avec leurs fièvres, leurs diarrhées. Et C. qui serre les mains, qui pour un peu les embrasserait, et qui ensuite s'approche de moi comme si de rien n'était, dans le lit il tente de se coller. Et moi ce que je vois ce sont des gueules blanches, des haleines malades, et le pharmacien qui se frotte les mains.

J'ai vu dans un film des personnages qui s'éloignent des villes, qui se construisent des abris pour se protéger.
Je cherche un coin dans la maison qui me soit un abris pour me protéger.
Une cabane, que je serais la seule à connaître.
Il y a la tonnelle du jardin, qui a vu d'autres secrets, mais avec ce froid...
Et puis, si c'était possible, ça arrêterait le son aussi. Les pas au-dessus de ma tête quand elle n'arrive pas à rester tranquille. La sonnette qui retentit tous les quart d'heures exactement. Les voix enrouées, les toux, les faux rires complices, les plaintes et les pleurs des enfants.

Il faudrait le silence total pour que j'entende enfin ma propre voix.


samedi 1 janvier 2011

Nouvelle année


Alors voilà, nous sommes en 2011!
Je n'ai pas écrit ces derniers jours, il y avait toujours du monde à la maison...
Pour le réveillon du nouvel an, nous sommes allés chez la famille H, ils aiment toujours en mettre plein la vue, souvent c'est un peu vulgaire, il faut bien dire ce qui est, mais cette fois c'était franchement réussi! 
Je crois que je n'ai jamais bu autant de champagne en une seule soirée, j'étais un peu pompette, mais heureuse...

En fait cette soirée, surtout le moment où on a dansé, m'a rappelé un bal auquel nous avions été invités avec C. quand nous étions jeunes mariés, quelques mois après nous être installés ici. 
C. avait soigné en urgence le propriétaires du château tout près d'ici (Un Marquis ! Je ne savais même pas que ça existait encore!) Il vit ici avec la Marquise une partie de l'année, et régulièrement ils organisent des réceptions, avec un de leurs fils et des amis de la région. Pour remercier C., ils nous ont invités, on se serait cru dans un film, surtout quand le fils du Marquis m'a fait danser et qu'ils nous ont proposé de dormir dans une des chambres du château pour ne pas avoir à reprendre la route. 

Je m'en souviens comme d'un rêve, un peu lointain, un peu irréel à force de me l'être raconté des centaines de fois.
Un petit conte pour moi toute seule, une histoire que je me dis avant de m'endormir.
Je crois qu'au petit matin il y a eu un feu d'artifice, à moins que je ne l'ai rêvé?

Pour 2011 je souhaite une vie pleine de ces moments magiques, à boire du champagne et tournoyer dans les bras d'un bon danseur, je souhaite des feux d'artifice, une vie un peu exceptionnelle!

Bonne année à tous!