lundi 31 janvier 2011

Sans force


Je n'ai plus aucune force. Mes jambes ne me portent plus. Je n'arrive plus à manger, non plus. C. prétend que c'est l'hiver, qu'il est trop long, que ça va repartir, que je devrais faire une petite cure de ci et puis une petite cure de ça.
La vérité c'est que mon amour me tue à petit feu.
Et d'autres angoisses que j'ai, auxquelles j'essaye de ne pas penser.
J'ai signé il y a quelques temps pour un crédit à la consommation. J'avais terriblement envie de me faire plaisir, et de pouvoir faire des cadeaux à mon amour. Lui montrer que moi aussi j'aime ce qui est beau, ce qui a de la valeur, que je peux m'habiller avec des choses fines même en vivant dans une campagne qui m'est devenue une prison.
Maintenant tous les mois il faut sortir une petite somme. Pas grand chose, je ne fais pas tant de folies que ça.
Mais voilà qu'après les fêtes je me suis rendue compte qu'on n'avait plus assez, pour rembourser ces petites sommes qui m'empoisonnent l'existence. Alors j'ai demandé de l'aide, auprès d'un autre organisme. Un autre prêt, pour rembourser le premier, pour éviter l'interdit bancaire et ne pas que mon mari s'en rende compte. Ce sont mes petites affaires. ça ne regarde que moi. J'espère qu'au printemps on pourra commencer à remettre de l'argent de côté.
Le voyage à Paris est une folie, mais je veux être folle, et vivre selon mes désirs, et faire ce dont j'ai envie.
Advienne que pourra.

vendredi 28 janvier 2011

Que faire?


Nous avons réservé pour tous les trois.
Je n'ai toujours pas de nouvelles de R.
Que faire s'il ne me répond pas?
Y aller quand même? Lui faire la surprise?
Espérer que ce sera lui qui me fera la surprise?
Et vous que feriez-vous à ma place?
Aidez-moi

vendredi 21 janvier 2011

Rendez-vous au Château de la Belle au bois dormant


Une semaine sans nouvelles. Elle devient monstrueuse, la façon dont j'imagine sa vie parisienne. Du vin, des femmes, des retours titubant dans un de ses appartements, dans les films on dit sa "garçonnière", avec qui?

Il faut que j'y aille.
J'ai parlé à C. des prochaines vacances, j'ai proposé qu'on amène Camille à Eurodisney, on en avait déjà parlé, il était très content que je manifeste du désir pour quelque chose, il dit "que je prenne une initiative", et puis un voyage en famille ça le rend tout guilleret, il dit qu'il est prêt à fermer le cabinet une semaine ou dix jours.

Dès que nous aurons fixé la date et réservé, j'enverrai un message à R... Lui dire que j'ai prévu de me rapprocher de lui. Qu'il nous rejoigne. Au pied du château de la Belle au bois dormant. Comme par hasard. Et cette nuit-là j'aurai la plus féérique des insomnies.

Et puis nous passerons une journée sur les Champs Elysées. Il sera notre guide. Nous serons les plus beaux amants de la Capitale et notre bonheur sautera aux yeux du monde.


dimanche 16 janvier 2011

Des astres


Je repère depuis quelques temps sur le calendrier les événements exceptionnels dans les astres. Des éclipses, de drôles d'alignements. Il y en souvent. Je crois que ça agit sur nous. Que quelque chose agit sur nous. Je ne crois pas en Dieu, j'ai essayé quand j'étais adolescente, quand on me parlait de la façon dont ça vous fait s'envoler l'âme. Je sais que ce n'est pas de ça dont mon âme à besoin, mais d'une vraie, d'une profonde amitié humaine. D'un amour, comme la plupart des gens n'en vivront jamais dans leur vie.

Je sais que je suis de ce genre de personnes capables de vivre un tel amour, capable d'en percevoir la magie absolue, avec le coeur assez vaste pour en accueillir le choc sans en être dévastée. Je sais que j'ai en moi de cet amour si pur, que je n'essaye même pas d'expliquer autour de moi, dont même mes proches n'entrapercevront jamais la blancheur. Parce qu'on me répéterait de remettre les pieds sur terre, parce que n'importe quoi, même un mot, salirait tout.




Je lis depuis quelques temps des articles sur cette fin du monde que d'autres ont prédit pour l'année prochaine, et je regarde comme on vit et ça ne m'étonne pas, rien de ça ne m'étonne, en fait. Tout sent la fin. On court vers le soleil, mais c'est l'éclipse.


vendredi 14 janvier 2011

Paris


Il est à Paris.
Et je ne sais rien de sa vie là-bas. Ni de ce qu'il doit y faire exactement. Je sais qu'il gère de l'argent, qu'il règle des affaires. Et moi je ne connais rien de Paris. J'y suis allée une fois... tu parles, en voyage scolaire, en 4ème. J'avais vomi dans le bus, j'étais dans un groupe nul pour la visite du Musée d'Orsay, et je me rappelle qu'il pleuvait, qu'on avait monté des marches pour aller à Montmartre, qu'on avait dû rester en bas de la Tour Eiffel.

Lui, il doit marcher au milieu des lumières.
Et moi j'écris à la lumière de cette vieille lampe que je vais changer demain sinon je vais devenir folle.





Oh Paris...



jeudi 13 janvier 2011

Il doit partir


J'essaye de l'appeler dix fois tout à l'heure parce qu'on est jeudi et que C. fait ses consultations à domicile et qu'il est parti loin voir un ancien patient de quand on habitait encore à Grenoble.

Il ne me répond pas, il me raccroche même au nez, je crois.

Alors je m'inquiète, il lui arrive peut-être quelque chose.

Et j'ai un peu raison: il m'envoie ensuite un SMS, je crois qu'il est stressé, le pauvre, et moi je voudrais le prendre dans mes bras...

Lui:
Pas dispo, dois partir Paris tt à l'heure

Moi:
Pkoi?

Lui:
Boulot. Compliqué.

Moi:
Se voir avant que tu partes? Je t'accompagne à la gare.

Lui:
Pas aujourd'hui. T'apl qd je reviens.

Moi:
Quand?

Lui:
Peut-être la semaine pro.

Moi:
Tu as des ennuis?

Lui:
Non t'inquiète

Moi:
Tu vas trop me manquer

Lui:
Toi aussi

Moi:
Dis-moi combien tu m'aimes

Lui:
Love love love

Moi:
Je t'aime

Lui:
Mon train est là, j't'appl plus tard. Baisers.

Moi:
Baisers baisers baisers baisers baisers


lundi 10 janvier 2011

Des secrets dans le ventre


Est-ce qu'on peut se rendre malade d'avoir un secret si immense.
Je me demande parfois, parce que c'est physique.
ça pousse de partout dans le ventre, j'ai l'impression que ça se voit, pire encore qu'un enfant.
Est-ce que si je n'écrivais pas dans ce blog j'arriverais encore à respirer, avec cet amour qui prend toute la place?
Il n'est là que quelques semaines, il règle des affaires dans la maison dont il a hérité, mais cet été il sera là tout le temps, il parle même de REVENIR s'installer là tout le temps tout le temps tout le temps tout le temps....

Je lui ai donné son cadeau! C'était notre Noël à nous. Dans notre monde parallèle ce sera Noël tout le temps. La perfection, et le monde entier qui s'arrête pour ça!

S'il me demandait de partir, de les quitter pour lui, voilà, maintenant, je le sais, je le ferais. (Je sais que c'est un petit peu tôt pour penser ça, on est ensemble seulement depuis quelques mois, et avec des interruptions, mais c'est une certitude qu'elle est là, ma vie, dans ses bras, je l'ai trouvé!!!)

Oh elle m'appelle en bas, voilà cinq minutes tranquille c'était trop demander...

dimanche 9 janvier 2011

textos échangés avec R.


Il est réapparu! Et moi je crois que cette année va être belle! Hier j'étais derrière ma fenêtre, pour la première fois depuis des semaines il y a eu un rayon de soleil. on aurait dit le printemps en janvier. C. et M. étaient partis faire une promenade à la campagne et j'ai reçu un texto de R.!! J'ai cru que mon coeur allait s'arrêter!
Voilà notre petit échange et... vous allez deviner la suite!!


Lui:
Voilà une journée superbe! Tout le monde est dehors! Mais je ne t'y vois pas?

Moi:
C'est que tu ne me cherches pas au bon endroit.

Lui:
Où faut-il que je te cherche?

Moi:
J'espérais que tu savais où me trouver.

Lui:
Je te cherche. N'importe où. A n'importe quelle heure. J'ai l'impression de te voir partout.

Moi:
C'est vrai?

Lui:
C'est vrai Emma. Je deviens fou.

Moi:
Moi aussi. Je suis devenue folle depuis longtemps.

Lui:
Ne sais-tu pas qu'il y a des âmes sans cesse tourmentées?

Moi:
Si je sais

Lui:
Il leur faut tour à tour le rêve et l'action, les passions les plus pures, les jouissances les plus furieuses

Moi:
On est comme ça toi et moi.

Lui:
Oui. Je me jette dans toutes sortes de fantaisies, de folies.

Moi:
Alors pourquoi avoir disparu tout ce temps?

Lui:
J'avais peur Emma. Peur de ce que nous allons faire.

Moi:
Pourquoi?

Lui:
Tu sais bien pourquoi. Tu n'es pas libre.

Moi:
Toi tu l'es, libre. Et riche.

Lui:
Ne te moque pas de moi.

Moi:
Tu sais bien que je ne me moque pas.

Lui:
Tu es la seule qui me comprends.

Moi:
Toi aussi. Viens.

Lui:
Où?

Moi:
Chez moi. Passe par le jardin. Je t'attends sous la tonnelle

Lui:
Ok. J'arrive dans 10 min.

Moi:
c'était incroyable

Lui:
Tu es sûre que personne ne nous a vus?

Moi:
Le plus beau moment de ma vie

Lui:
C'était super. Mais faut qu'on fasse attention

Moi:
Je t'aime.


samedi 8 janvier 2011

De belles robes


Je ne comprends pas cette enfant. Ou bien je comprends très bien qu'elle met toute son énergie à me contrarier, alors que je fais pour elle tout ce dont j'aurais rêvé à son âge.
Je lui achète des robes somptueuses, il n'y a pas d'autres mots, somptueuses, et s'il y a quelqu'un qui s'y connaît c'est bien moi, je connais même les modes princières, je veux dire des princesses d'aujourd'hui, parce qu'on peut rester moderne tout en étant dans l'élégance. J'y mets le prix. Je sais qu'elle sera belle elle me ressemble un peu.

Et elle, c'est à peine si elle les regarde, finalement pour aller à l'école elle remet son vieux jean tout usé qu'elle a choisi avec son père, elle revient avec des tâches d'herbes pleins les fesses, à croire que je l'ai scolarisée dans la brousse, et des fois même, du sable dans les cheveux.

Le comble, c'est quand elle sent à plein nez le cheval, quand c'est lui qui va la chercher ils font un détour par l'écurie, il a même le projet de lui acheter un poulain, en plus des cours d'équitation qu'il insiste pour qu'elle prenne. Les cours, je veux bien, il y a quelque chose de chic quand on sait monter à cheval. Mais s'occuper d'un animal, se coller à ses poils, pas question.

J'ai honte. Et son père rit. Au moment même où j'écrit ils sont encore en train de se poursuivre dans le jardin. Je suis sûre que les voisins voient ça, les coûtes aux genoux, les tâches sur les fesses.

mercredi 5 janvier 2011

Je suis malade


Il me soutient que je ne suis pas malade.
Il a regardé partout. Il a écouté ce qu'il y avait à écouter, il a palpé ce qu'il y avait à palper, il en déduit ce qui lui fait plaisir, ce qu'il a toujours cru de moi, et sans doute ce pour quoi il m'a épousée: que je suis une grande fille solide, une bonne fille aux joues rouges et au sang rapide, une de ces bonnes campagnardes à qui on peut donner de franches accolades, sa petite femme bien ancrée sur ces deux jambes, aux dents saines et à l'oeil vif.

Il me soutient, et même, ça le fait rire, que la mécanique est parfaitement huilée. Que j'en ai encore pour pas mal de kilomètres. Que je peux aller me dégourdir les jambes si j'ai l'impression d'étouffer, d'ailleurs il y a le marché ce matin, ça me ferait du bien de voir du monde et il a envie d'une bonne soupe comme je sais si bien les faire. Moi j'envoie sa mère, elle devrait encore bien s'en sortir toute seule. Je n'ai aucune envie de voir du monde. Je n'ai aucune envie de me dégourdir les jambes autour du pâté de maisons, voir toujours la même chose m'est insupportable, alors autant rester ici, derrière cet ordinateur.

Comment est-ce qu'il peut savoir, que je ne suis pas en train de m'effriter à l'intérieur de moi? Je sais que j'ai quelque chose, même si c'est invisible, même s'il est trop incompétent pour s'en rendre compte. Un grand trou noir, qui progressivement prend toute la place et qui m'empêche de respirer.


Du silence


On dirait qu'ils se sont tous donné le mot. Tout le monde est malade. La ville entière a décidé de défiler ici. On dirait qu'ils le font exprès de s'approcher de la maison avec leurs fièvres, leurs diarrhées. Et C. qui serre les mains, qui pour un peu les embrasserait, et qui ensuite s'approche de moi comme si de rien n'était, dans le lit il tente de se coller. Et moi ce que je vois ce sont des gueules blanches, des haleines malades, et le pharmacien qui se frotte les mains.

J'ai vu dans un film des personnages qui s'éloignent des villes, qui se construisent des abris pour se protéger.
Je cherche un coin dans la maison qui me soit un abris pour me protéger.
Une cabane, que je serais la seule à connaître.
Il y a la tonnelle du jardin, qui a vu d'autres secrets, mais avec ce froid...
Et puis, si c'était possible, ça arrêterait le son aussi. Les pas au-dessus de ma tête quand elle n'arrive pas à rester tranquille. La sonnette qui retentit tous les quart d'heures exactement. Les voix enrouées, les toux, les faux rires complices, les plaintes et les pleurs des enfants.

Il faudrait le silence total pour que j'entende enfin ma propre voix.


samedi 1 janvier 2011

Nouvelle année


Alors voilà, nous sommes en 2011!
Je n'ai pas écrit ces derniers jours, il y avait toujours du monde à la maison...
Pour le réveillon du nouvel an, nous sommes allés chez la famille H, ils aiment toujours en mettre plein la vue, souvent c'est un peu vulgaire, il faut bien dire ce qui est, mais cette fois c'était franchement réussi! 
Je crois que je n'ai jamais bu autant de champagne en une seule soirée, j'étais un peu pompette, mais heureuse...

En fait cette soirée, surtout le moment où on a dansé, m'a rappelé un bal auquel nous avions été invités avec C. quand nous étions jeunes mariés, quelques mois après nous être installés ici. 
C. avait soigné en urgence le propriétaires du château tout près d'ici (Un Marquis ! Je ne savais même pas que ça existait encore!) Il vit ici avec la Marquise une partie de l'année, et régulièrement ils organisent des réceptions, avec un de leurs fils et des amis de la région. Pour remercier C., ils nous ont invités, on se serait cru dans un film, surtout quand le fils du Marquis m'a fait danser et qu'ils nous ont proposé de dormir dans une des chambres du château pour ne pas avoir à reprendre la route. 

Je m'en souviens comme d'un rêve, un peu lointain, un peu irréel à force de me l'être raconté des centaines de fois.
Un petit conte pour moi toute seule, une histoire que je me dis avant de m'endormir.
Je crois qu'au petit matin il y a eu un feu d'artifice, à moins que je ne l'ai rêvé?

Pour 2011 je souhaite une vie pleine de ces moments magiques, à boire du champagne et tournoyer dans les bras d'un bon danseur, je souhaite des feux d'artifice, une vie un peu exceptionnelle!

Bonne année à tous!