samedi 8 janvier 2011

De belles robes


Je ne comprends pas cette enfant. Ou bien je comprends très bien qu'elle met toute son énergie à me contrarier, alors que je fais pour elle tout ce dont j'aurais rêvé à son âge.
Je lui achète des robes somptueuses, il n'y a pas d'autres mots, somptueuses, et s'il y a quelqu'un qui s'y connaît c'est bien moi, je connais même les modes princières, je veux dire des princesses d'aujourd'hui, parce qu'on peut rester moderne tout en étant dans l'élégance. J'y mets le prix. Je sais qu'elle sera belle elle me ressemble un peu.

Et elle, c'est à peine si elle les regarde, finalement pour aller à l'école elle remet son vieux jean tout usé qu'elle a choisi avec son père, elle revient avec des tâches d'herbes pleins les fesses, à croire que je l'ai scolarisée dans la brousse, et des fois même, du sable dans les cheveux.

Le comble, c'est quand elle sent à plein nez le cheval, quand c'est lui qui va la chercher ils font un détour par l'écurie, il a même le projet de lui acheter un poulain, en plus des cours d'équitation qu'il insiste pour qu'elle prenne. Les cours, je veux bien, il y a quelque chose de chic quand on sait monter à cheval. Mais s'occuper d'un animal, se coller à ses poils, pas question.

J'ai honte. Et son père rit. Au moment même où j'écrit ils sont encore en train de se poursuivre dans le jardin. Je suis sûre que les voisins voient ça, les coûtes aux genoux, les tâches sur les fesses.

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