mercredi 5 janvier 2011

Du silence


On dirait qu'ils se sont tous donné le mot. Tout le monde est malade. La ville entière a décidé de défiler ici. On dirait qu'ils le font exprès de s'approcher de la maison avec leurs fièvres, leurs diarrhées. Et C. qui serre les mains, qui pour un peu les embrasserait, et qui ensuite s'approche de moi comme si de rien n'était, dans le lit il tente de se coller. Et moi ce que je vois ce sont des gueules blanches, des haleines malades, et le pharmacien qui se frotte les mains.

J'ai vu dans un film des personnages qui s'éloignent des villes, qui se construisent des abris pour se protéger.
Je cherche un coin dans la maison qui me soit un abris pour me protéger.
Une cabane, que je serais la seule à connaître.
Il y a la tonnelle du jardin, qui a vu d'autres secrets, mais avec ce froid...
Et puis, si c'était possible, ça arrêterait le son aussi. Les pas au-dessus de ma tête quand elle n'arrive pas à rester tranquille. La sonnette qui retentit tous les quart d'heures exactement. Les voix enrouées, les toux, les faux rires complices, les plaintes et les pleurs des enfants.

Il faudrait le silence total pour que j'entende enfin ma propre voix.


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